Sucre Tereos France sort de sept jours de grève
Depuis mercredi 21 octobre, à 16 h, après sept jours de grève perlée, l'activité des neuf sucreries de Tereos France a pleinement repris à la suite de l'accord établi avec les syndicats.
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Un mouvement de grève dite perlée, consistant en deux heures d'arrêt par poste de travail, a démarré le 15 octobre dans les neuf usines du groupe Tereos en France. Ce sont surtout les opérateurs en usine qui suivent alors ce mouvement lancé par les organisations syndicales CGT, CFDT et FO pour que la direction prenne en considération leurs revendications salariales. Un mouvement qui a pris fin hier, mercredi 21 octobre, avec la signature d'un protocole de sortie de grève.Modération salariale et cours du sucreCe protocole établit une augmentation générale annuelle de 1,1 % pour 2015 et une enveloppe de 0,3 % pour les augmentations individuelles qui sera effective à partir de janvier 2016. Dans les faits, une première augmentation de 0,8 % avait été accordée en juin, donc, c'est un complément de 0,3 % que les salariés vont toucher avec effet rétroactif au 1er juillet 2015. Suite à l'échec de la NAO (négociation annuelle obligatoire) en juin dernier, la direction avait statué sur ce 0,8 %, décidée à suivre pour 2015 les recommandations de l'organisation patronale (SNFS).« J'avais appelé à une modération salariale car le sucre connaît une très forte baisse de ses cours qui impacte la performance financière du groupe », explique Olivier Leducq, directeur général de Tereos France. Tout en précisant que sur les trois dernières années, « les augmentations salariales se montent au total à 7,1 % avec l'accord de mercredi. Nous avons d'ailleurs toujours pratiqué des augmentations supérieures à celles de nos concurrents ».Deux autres mesures, qui étaient déjà en discussion, accompagnent également la sortie de grève : la revalorisation de l'intéressement qui sera versé en 2016 et la renégociation à la baisse des cotisations de mutuelle (pour un même niveau de prestation).A chacun, sa vision de la situation« Deux points à souligner : le dialogue n'a jamais été interrompu et nous avons pu trouver un accord », tient à rappeler Olivier Leducq. Si côté syndicat, la CGT, principale organisation syndicale chez Tereos, « se félicite de ce succès revendicatif », elle estime que cet accord « aurait pu être obtenu sans la surdité et l'autisme de la direction face aux revendications légitimes des salariés », selon le communiqué de sortie de grève publié par la Fnaf-CGT.A ce jour, l'ensemble des usines ont retrouvé une activité normale après un redémarrage de six des neufs usines, qui avaient subi une purge de leurs installations dans l'après-midi de mardi et la nuit de mardi à mercredi pour assurer au mieux la sécurité du personnel et des outils.Une purge des installations pour anticiper des risquesCette vidange faisait suite à un renforcement du mouvement sur ces usines qui conduisait, à partir de mardi, à quatre heures d'arrêt par poste. « A ce niveau là d'arrêt, on commençait à faire prendre des risques aux outils et aux salariés », explique Olivier Leducq. En amont de l'installation, des risques de débordement de bacs étaient à prévoir en cas de défaut de surveillance. Et, en aval, il fallait s'attendre à des incidents liés au refroidissement des sirops et autres liquides dans les tuyaux, rendant alors le redémarrage difficile. « Nous avons donc décidé d'arrêter totalement les usines car leur fonctionnement devenait impossible. Et ce, en accord avec la plupart des CHSCT des usines. »Ces sept jours de grève ont généré une réduction de l'activité de 40 %. La campagne, prévue sur cent jours, va donc se trouver allongée de deux ou trois jours. Le dernier mouvement de grève en date remonte à 2013 et concernait aussi des revendications salariales. Il avait impliqué quatre usines avec un arrêt de travail de deux heures par poste et par jour.
Hélène Laurandel
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